Les champignons lignivores :
Un champignon lignivore se nourrit du bois, mais a également besoin d’eau et de minéraux.
Il se développe selon certains facteurs favorables à sa croissance :
- Un taux d’humidité du bois supérieur à 20%
- Une température comprise entre 20 et 30°C selon les espèces.
- L’obscurité ou la pénombre
- L’oxygène
Dans la majorité des cas, l’humidité du bois devient trop importante à cause :
- De remontées capillaires dans les murs
- Condensation
- Eau stagnante
- Fuite d’eau (canalisation détériorée)
Les deux principaux champignons lignivores sont la mérule (Serpula Lacrimans) et le coniophore des caves (coniophora puteana). Ce sont également ceux qui infligent le plus de dégâts au bois. Ils s’attaquent principalement aux bois résineux, mais peuvent dans certains cas être décelés sur des bois feuillus.
La mérule se forme dans un premier temps grâce au mycélium ; celui-ci ressemble à du coton ; il sert de système digestif et de « base » au champignon.
La croissance du mycélium permet aux hyphes, des filaments très fins ressemblant à une toile d’araignée, s’assemblent entre elles et ainsi de forment des rhizomorphes. Les hyphes vont secréter une enzyme permettant de décomposer le bois et ainsi d’absorber les nutriments du bois nécessaires à la croissance du champignon.
Les rhizomorphes permettent l’approvisionnement en eau. Ils peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètre. Ils peuvent pénétrer dans les murs et ainsi sillonner plusieurs logements attenants.
La mérule, contrairement aux autres champignons lignivores, peut transporter de l’eau et donc se nourrir sans avoir une source d’eau à proximité.
Une fois formée, la mérule est de couleur brune/orange, avec des contours blancs.
Les champignons lignivores sont reconnaissables à la pourriture qu’ils laissent sur le bois. Il en existe 3 sortes :
- La pourriture cubique : forme de petits cubes, de couleurs brunes, et se nourrit de la cellulose du bois. (c’est le cas des mérules, coniophore des caves, etc..)
- La pourriture molle : se nourrit également de la cellulose du bois. Elle ramollit le bois.
- La pourriture fibreuse : se nourrit de la lignine et de la cellulose du bois. Rend le bois fibreux et de couleur blanche.
Afin de déceler une éventuelle présence de champignon lignivore, un diagnostic est nécessaire. Plusieurs indices visuels doivent alerter :
- Bois mou ou ramolli
- odeurs de champignon
- bois déformé, cassures, fissures
Le meilleur moyen (et le plus sûr) pour confirmer la présence d’un champignon lignivore, est de prélever un échantillon afin de le faire analyser en laboratoire.
Une fois le diagnostic établi, il est indispensable de résoudre le problème d’humidité afin d’arrêter la propagation du champignon.
L’intervention d’un professionnel peut être utile en cas de problème de canalisations par exemple.
Le traitement du champignon se fera en premier lieu par la dépose du bois contaminé.
- Il est possible d’être dans l’obligation de démonter des parquets, plinthes, huisseries, lambris, etc il est impératif d’éliminer tous les matériaux contaminés.
- Les murs sont également concernés ; le décollage du papier peint, grattage et brossage des pierres ou dépose des plaques de plâtre…
- Un brûlage au chalumeau est nécessaire sur les matériaux (hors bois) afin d’éliminer les rhizomorphes et la présence potentielle de spores.
- L’ensemble des matériaux déposés doivent être traités sur place, avant évacuation, afin d’éviter une propagation des spores (et donc du champignon).
- Un percement des murs en quadrillage et l’injection d’un produit fongicide.
- Une pulvérisation d’un produit biocide sur l’ensemble des murs et bois.
- Traitement des bois autour de la zone contaminée.
Depuis 2014, la loi Alur oblige un propriétaire ou un locataire (ou syndicat de copropriété) à déclarer en mairie la présence d’un champignon lignivore.
Le préfet devra par la suite, délimiter une zone de présence au niveau départemental.
Enfin, un diagnostiqueur à l’obligation d’informer la présence d’un champignon en cas de vente d’un bien situé dans une zone délimitée par arrêté préfectoral.
L’intervention d’un professionnel sera alors indispensable pour éradiquer ce problème qui est aussi bien un danger pour votre habitation que pour votre santé !
N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande, nos techniciens qualifiés seront ravis de vous apporter un diagnostic.
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